Yvonne et ses voisins...
Années 40 -mais après guerre. Yvonne pose avec ses voisins de la cour commune.
 
Les hommes derrière: à gauche le "père Porcheron", sa casquette et ses belles moustaches, vieux bonhomme madré; à droite, "Monsieur Joseph", citoyen belge, discret et bienveillant.
Les femmes devant de gauche à droite: "Madame Louise", épouse du précédent, femme énergique comme on voit; Madame Porcheron, cuisinière émérite en maison bourgeoise, qu'on ramena un dimanche de son jardin, dans une brouette, aussi morte que possible; Germaine, amie de la famille, fille de l'assistance et à ce titre membre comme Marcel Lefresne de la tribu de Vaugelé au début du siècle; Yvonne, qui tient devant elle son petit dernier, femme admirable que... enfin, Yvonne, quoi...; la "mère Michaud", mère de "Madame Louise"...
 
Vous avez entendu parler de la "cour commune", ce territoire cellettois qui fut un peu Lefresne avant de leur échapper par manque d'argent ? Non ? Il faudra vous renseigner s'il vous plaît...
Yvonne et ses fils...
1953, au pied de la 3ème maison lefresne cellettoise
 
L'aîné porte la cotte du mécano qu'il est devenu; le cadet a la tenue de l'écolier qu'il est encore...
 
 Située dans le bourg de Cellettes, au bord de la route nationale, la maison loge, sans eau courante, 6 personnes dans deux pièces sombres qui seraient refusées de nos jours pour élever des poulets en batteries. Une demi-cloison en bois garantit l'intimité des parents
 
Vivement le progrès et la mondialisation...
 
 
Yvonne et son premier petit-fils...
1955, quelque part à Cellettes
 
Avec 4 enfants, Yvonne et Marcel ont largement contribué à la lutte contre la crise démographique.
 
D'autant que les 4 héritiers ont bien travaillé: 14 petits-enfants au compteur. Lesquels en sont déjà à plus d'une vingtaine de petites princesses et de petits princes héritiers.
 
Et dire qu'il n'existe aucune prime pour une production aussi riche...
 
Entre la petite fille compassée posant dans un studio de photographe et la jeune fille  (ou femme ?) souriante, accroupie dans un jardin, combien d'années ?
 
L'enfance et l'adolescence ont été rendues difficiles : guerre, orphelinat, maladie, remariage de la mère... n'en jetez plus!
L'amour a-t-il rendu la jeunesse plus agréable ? Avant que les maternités successives et encore la guerre interdisent à Yvonne tout parcours professionnel, y a-t-il eu un peu de temps pour un bonheur simple ? Etre heureux dans les années 30, mission impossible ?
 
La maison de la "cour commune" possédait de nombreuses dépendances, vestiges de son passé agricole. C'est à l'entrée de l'une d'elles qu'Yvonne est ici photographiée. Emergeant de l'ombre son visage a conservé toute la jeunesse que le corps, déjà fatigué, et habillé à la diable,  ne révèle plus
Yvonne en grande tenue avec un chapeau années 40 à faire rêver la reine d'Angleterre...
Les jambes sont déjà en mauvais état et ne cesseront de lui empoisonner la vie. Jusqu'aux années 60, et même 70, les varices, qui, chez Yvonne, dégénéraient volontiers en ulcères, n'avaient guère de traitements que de douloureuses et vaines piqûres et autres "scarifications".