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octobre
1890 - mai 1915 : moins de 25 ans de vie. Aujourd'hui, c'est de plus en
plus l'âge d'entrer dans la vie. En 1915, c'était l'âge de la mort.
Il reste si peu de lui. 21
cartes postales envoyées à " Mademoiselle Renée Robin ", déclinaisons le plus
souvent brèves de " je t'aime ". 20, qu'il a reçues, presque toutes de la même
Renée. 10 lettres pour ses parents et sa sœur cadette, expédiées du front ou de
l'arrière.
6
adresses repérées: La Bruyère, Cellettes, jusqu'en 1910 ; 79ème de ligne,
caserne du Châtelet à Toul, en 1911-1912 ; rue Grétry, 2ème arrondissement, Paris, sans
doute jusqu'à ce sale 1er août 1914 ; le front Est ;
passage par la case Nevers après blessure ; refront, secteur postal 126 jusqu'en mai
1915.
Aucune n'est la sienne propre : La
Bruyère, c'est les parents, Toul, l'armée, rue Grétry, un certain Pollack,
banquier, son patron, qui lui sert de témoin de mariage, avant de faire
faillite, Nevers, l'hôpital militaire où il soigne une jambe… Bref séjour à
Amiens, en mai 1915. 9 jours pour achever de mourir, à l'hôpital temporaire n°
5.
Il y est encore en octobre 1919, mais dans une tombe, que
sa veuve vient fleurir
au nom de sa " petite
Yvonne
". Sa dernière adresse sera le cimetière de Cellettes, après que le
Conseil Municipal aura décidé de créer un carré des " enfants de la commune "
morts de la Grande Guerre.
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