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Philippe Merveille Marie-Madeleine Bouché
(1861-1940) (1870-1956)
c'était aga?ant !
Pas une photo, pas le moindre bout de portrait! Voilà un homme,
Philippe Merveille, qui avait été conseiller municipal 36 ans,
que tout le monde connaissait dans le village! Mais rien à montrer!
Que du texte ou de la paperasse scannée et habilement
disséminée pour faire croire à l'abondance de la documentation...
Si un lecteur se présentait au départ de cette page, il fallait le
prévenir: qu'il se munisse de ses propres images, il n'en
rencontrerait pas sur son parcours.
Et puis, qu'on pardonne ce jeu de mot convenu, merveille!
Le Merveille devint visible grâce à l'une de ses arrières petites-filles,
du côté Thérèse, devenue Badin en épousant son Quilien
(soit dit en passant, il fallait bien de l'amour pour passer
de Merveille à Badin...): grâces lui soient rendues!
Sur la classique photo de mariage -Thérèse épouse Quilien-
on voit donc enfin Philippe et son épouse. Le fin visage de l'ancêtre
a quelque chose d'aristocratique et de doux -oui, de doux-
bien éloigné de la représentation que le côté Lefresne
s'en est faite. Est-il possible de déconstruire des souvenirs,
de faire naître de nouvelles images ?
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Philippe Merveille Marie-Madeleine Bouché
(1861-1940) (1870-1956)
c'était aga?ant !
Pas une photo, pas le moindre bout de portrait! Voilà un homme, Philippe Merveille, qui avait été conseiller municipal 36 ans, que tout le monde connaissait dans le village! Mais rien à montrer! Que du texte ou de la paperasse scannée et habilement disséminée pour faire croire à l'abondance de la documentation... Si un lecteur se présentait au départ de cette page, il fallait le prévenir: qu'il se munisse de ses propres images, il n'en rencontrerait pas sur son parcours.
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Et puis, qu'on pardonne ce jeu de mot convenu, merveille! Le Merveille devint visible grâce à l'une de ses arrières petites-filles, du côté Thérèse, devenue Badin en épousant son Quilien (soit dit en passant, il fallait bien de l'amour pour passer de Merveille à Badin...): grâces lui soient rendues!
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A 25 ans, Thérèse, la petite soeur d'Alfred, épouse
Quilien qui, lui, en a 28. En ce forcément beau jour
de septembre 1919, est-ce la veuve d'Alfred, presque
au bout du 3ème rang à droite ? Ce serait alors
une rare occasion de voir, sur la même photo,
la belle-famille Merveille avec leur bru, la fille Robin.
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Toutes les histoires s'écrivent à
plusieurs mains. Gardons-nous de désigner trop hâtivement la bonne. A leur
manière, elles le sont toutes. Les Merveille
de Cellettes peuvent ainsi être sujets de deux récits radicalement différents. Les hasards
de la vie, de la mort et de l'amour ont expulsé de
la destinée Merveille la branche Lefresne, issue du fils, alors que celle issue de
la fille a poursuivi le chemin de l'ancêtre avec le sentiment, légitime, d'accomplir
honorablement son dessein. Comme la première a entamé l'ascension sociale au plus bas de
l'escalier, rien d'étonnant qu'elle jette un regard sans tendresse sur
la deuxième qui a pu utiliser l'ascenseur. D'où les deux visions de
la succession Merveille, aussi justes et aussi fausses l'une que
l'autre.
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côté Lefresne
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côté Merveille
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Philippe Merveille est "
propriétaire ", qu'on se le dise. Cultivateur, c'est bon pour les
petits. Les Cellettois en ont fait un conseiller municipal et même, sujet de fierté
de sa petite-fille, un " capitaine de pompiers ". C'est dire. Même si
le grade véritable était "lieutenant". Mais passons : le seul intérêt de Philippe Merveille,
pour les Lefresne, c'est d'être le grand-père d'Yvonne. Sa vie de notablicule
les laisse indifférents et ils n'y piocheront que ce qui a un rapport direct
avec eux puisqu'il est entendu qu'il a fallu une Merveille pour faire des
Lefresne.
Disons-le tout de suite : le vieux Merveille n'a pas laissé
dans la famille Lefresne un souvenir attendri. Et sa femme, pas davantage. Au
début des années 50, veuve et âgée, elle se prétendait aveugle, et comme elle ne
portait pas de lunettes, sans doute l'était-elle
presque devenue. Mais va te faire voir pour la compassion. Ses arrières-petits enfants
Lefresne la prenaient davantage pour une vieille acariâtre que pour une mamie-gâteau. Quand
le dernier eut la chance de "faire des études", elle n'y vit pas
les débuts des temps nouveaux marqués par l'émancipation intellectuelle des
familles populaires. Elle se contenta d'une simple vanité clanique. Sa petite-fille
Yvonne, à qui elle avait si peu donné, passait chaque semaine une demi-journée à
faire son ménage, laver son linge, plus comme un devoir de famille, d'ailleurs
inscrit dans un acte notarié, que comme une manifestation de tendresse.
Bref, séquelles de la quasi-rupture père-fils,
intervenue dans les années 10 et que la mort ô combien prématurée du second n'a
pas permis de réduire, ou ressentiment à l'égard d'ancêtres peu aimants ?
Chez les Lefresne, les Merveille de la Bruyère ont toujours passé pour des
vieux, durs et injustes, alors que ceux de la Ferté-sous-Jouarre n'ont laissé
que de bons souvenirs, Yvonne gardant même des relations avec ses cousins
jusqu'au bout.
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21 septembre
1928.
Philippe Merveille a 67 ans . Homme
" arrivé " et toutes les raisons d'en être satisfait. Les électeurs de Cellettes
en ont fait un Conseiller Municipal quasi inamovible depuis 1900 (une seule
interruption de 1904 à 1908), les pompiers, leur commandant, et le Bureau de
Bienfaisance, son vice-président.
Depuis son arrivée à La Bruyère, à la fin
des années 1880, il a construit un joli petit patrimoine. Son épouse, une fille des
Montils voisins, lui a, pendant ce temps, fabriqué deux enfants, un garçon puis
une fille, le " choix du roi ".
Notable de hameau et peut-être un peu plus : en 1919 avec 81
% des suffrages exprimés, puis en 1925, avec encore 66 % des voix, il est
le mieux élu des 12 Conseillers Municipaux de Cellettes. Il recueille même 3
voix à l'élection du maire.
Le couple a donné à ses enfants une
éducation tout à fait honorable qui a conduit le fils et
la fille au certificat d'études -ce n'est pas rien au début des années 1900.
Comme le hameau de La Bruyère est très éloigné du bourg, la fille a même
été mise en pension à l'école, chez l'institutrice -la laïque, pas l'autre. Voilà donc
des gens, en ce début de 20ème siècle, ouverts sur l'instruction, en vrais
républicains. Oui vraiment, Philippe Merveille peut regarder sa vie avec
fierté.
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Vaugelé
la maison des ancêtres
Robin
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La
Bruyère
la demeure des ancêtres
Merveille
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Rien qu'à
regarder les deux maisons, on comprendra que le destin Lefresne fut plus
influencé par la Robin que par la Merveille...
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