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La quille!
La tenue militaire
débraillée: c'est la quille, que d'ailleurs l'un tient en main. Au pied du
Château de Blois, côté place Victor Hugo, les joyeux militaires en ont fini avec
le devoir patriotique. Mai 1933, il peut pleuvoir des tas de catastrophes dans
le monde, la récréation Service Militaire est finie. Au travail maintenant. En
33, les emplois ne se bousculent pas. Les 2 CGT -l'officielle socialiste et la U
communiste- font marcher les chômeurs pour réclamer du pain. Mais à 20 ans et
quelques, l'avenir ne peut pas être vraiment noir. C'est la quille,
bordel.
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On laissera au physionomiste la joie de percer la personnalité
marcellienne. Mais même un bourrin verrait que l'acuité du regard n'a pas
changé avec l'âge. Pour dire quoi, c'est une autre
affaire.
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Sans avoir besoin
de démonter les rouages de l'exploitation capitaliste, Marcel se
retrouvait, d'instinct, parmi les "prolétaires", comme on ne disait plus quand
il prit la carte CGT. Ni tribun, ni militant, ni adhérent politique, mais du
côté de "Georges" (au cours des années 70, la gouaille popu et le phrasé de comptoir
de Georges Marchais ravissaient encore les générations vieillissantes). "Georges"
l'amusait. C'était toujours en riant qu'il annonçait son intention de voter
pour "Georges", manière d'indiquer qu'il restait fidèle à une vieille appartenance
de classe sans prendre au sérieux son supposé
représentant.
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Rires et jeux. Le temps de l'abandon. Miserere et tutti
quanti, sont déjà loin. Toujours Cellettes. Sur la "chemin de la Fontaine", pas encore
rue, on peut jouer aux boules: ni bitume, ni pots d'échappement.. Détente et loisirs
ne sont plus seulement dans les rêves. On peut donc perdre son
temps à s'amuser ? Belles années 60! A droite, on chahute avec la
cousine, avec, en fond d'écran, la 4 chevaux du
progrès.
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